Abonnement parutions du 1er semestre 2025 : L’Economie comme catastrophe – Idéologies assassines – Le Péril antisémite – L’antitsiganisme
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Abonnement de soutien 1er semestre 2025 aux Éditions Crise & Critique
Pour les 4 des prochaines parutions entre Février-Juillet 2025
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75 euros pour les 4 ouvrages (frais de port compris).
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L’abonnement pour les 4 ouvrages (75 euros) comprend :
- Parution 7 février 2025 :
Ernst Schmitter, L’Economie comme catastrophe
Une introduction à la critique de la valeur-dissociation
- Parution 16 mai 2025 :
Matthew Bolton, Daniel Feldmann, Clément Homs et Robert Kurz
Idéologies assassines : Antisionisme et radicalisme israélien dans le chaos global de la crise
- Parution 13 juin 2025 :
Moishe Postone, Robert Kurz, Detlev Claussen, Samuel Salzborn, Lars Rensmann, Karin Stögner, Marcos Barreira, Daniel Feldmann, Ernst Lohoff, Jordi Maiso, José Antonio Zamora :
Le Péril antisémite : Antisémitisme structurel dans la modernité capitaliste : une anthologie
- Parution 27 juin 2025 :
Roswitha Scholz, Homo Sacer et les « Tsiganes ». L’antitsiganisme – Réflexions sur une variante essentielle et donc « oubliée » du racisme moderne
L’Économie comme catastrophe
Une introduction à la critique de la valeur-dissociation
Ernst Schmitter
Traduit de l’allemand par Sandrine Aumercier
Parution le 7 février 2025
Il n´est pas rare que les luttes sociales ressemblent à ceci : on s´engage à fond, on donne le meilleur de soi, on s´organise avec d´autres – et on n´obtient presque rien ! Comme une guêpe qui s´épuise à bourdonner contre une fenêtre fermée. Manifestement, l´obstacle n´est pas visible. Exactement comme la vitre pour la guêpe. Mais quel obstacle ? La critique de la valeur-dissociation dispose d´une réponse à cette question : le système social qui porte le nom de capitalisme fonctionne sur des bases qui ne sont pas davantage visibles pour nous que la vitre de la fenêtre ne l´est pour l´insecte. Une lutte qui ne connaît pas ces bases – qui, dans sa précipitation, ne peut ou ne veut pas les connaître – ne peut qu´échouer pour cette raison. Elle contribue souvent involontairement à la perpétuation du système qu´elle prétend combattre.
Les bases invisibles et la dynamique de ce système qui fonce à toute vitesse vers le fascisme, le totalitarisme et vers sa propre destruction, sont l´objet de la critique de la valeur-dissociation depuis près de quatre décennies. Elle est considérée comme compliquée et se trouve le plus souvent évitée ou passée sous silence par les forces aussi bien de gauche que de droite. Malgré toute son importance, elle est pratiquement inconnue au-delà d´un cercle restreint.
Il est donc grand temps de proposer une introduction facile à comprendre aux idées de la critique de la valeur-dissociation, telle qu’elle est présentée ici pour la première fois. L´ouvrage contient en outre des indications en vue de l´organisation d´une résistance qui a pris connaissance de la réalité occultée du système et peut agir en conséquence.
Ernst Schmitter, né en 1943, a enseigné le français dans un lycée jusqu´à son départ en retraite en 2003. Depuis, il a été militant écologiste, journaliste et impliqué dans le mouvement de la décroissance. Il vit à Interlaken, en Suisse. Son intérêt de longue date pour la critique de la valeur et pour la valeur-dissociation a conduit à cette publication.
Idéologies assassines
Antisionisme et radicalisme israélien
dans le chaos global de la crise
Matthew Bolton, Daniel Feldmann, Clément Homs et Robert Kurz
Parution le 16 mai 2025
Depuis les massacres du 7 octobre, perpétrés par la branche islamiste du mouvement palestinien, et l’effroyable punition collective infligée aux Gazaouis par le gouvernement israélien, nous assistons à une intensification dramatique d’un problème récurrent dans la question nationale Israël-Palestine : la saturation idéologique qui transforme ce conflit en un déversoir de projections émotionnelles de tous bords. Ces projections, aussi fantasmatiques que meurtrières, alimentées par les deux camps et leurs soutiens inconditionnels respectifs, ne se contentent plus de déborder les enjeux intrinsèques au conflit : elles entretiennent l’impasse nationale avec un zèle destructeur et attisent les idéologies de crise qui accompagnent le capitalisme à l’échelle mondiale, devenant l’un de leurs carburants privilégiés.
Ce livre explore la complexité d’un conflit à double fond, simultanément local et mondial, enraciné dans une histoire longue tout en s’inscrivant dans une actualité brûlante. Il met en lumière les logiques historiques et géopolitiques qui alimentent les idéologies nationalistes respectives : les évolutions du sionisme, le durcissement raciste et islamophobe, couplé à un anti-palestinisme dans certaines franges de la société israélienne, et un antisionisme constitutif du nationalisme arabe/palestinien et de l’islamisme. Cet antisionisme, véritable amalgame idéologique toxique, mêle fausses identifications, équations perverses et éléments traditionnels-religieux (comme l’idée qu’une terre arabe doit rester arabe et que les Juifs doivent être relégués au statut de dhimmis) à des influences antisémites importées d’Europe dès les années 1920. L’ouvrage souligne également la montée en puissance, dans les deux camps, de l’utilisation des communautés religieuses comme instruments de politique identitaire – des outils destinés à asservir l’individu à une volonté divine omnipotente – qu’il s’agisse du judaïsme néo-orthodoxe, de l’extrême droite israélienne ou des courants islamistes palestiniens.
Par ailleurs, le livre examine la réception internationale du conflit, notamment au sein des gauches, marquée par des logiques spécifiques. Dès ses origines, ce conflit s’est transformé en un champ de bataille par procuration, traversé par des instrumentalisations impérialistes et anti-impérialistes multiples et des fausses consciences de toutes sortes. Ce conflit, chargé de significations psychologiques et historiques, cristallise également frustrations et tensions bien au-delà de son cadre initial. Israël est devenu une surface de projection idéale pour l’antisémitisme structurel : la misère de Gaza y sert de défouloir et de catalyseur pour un ressentiment petit-bourgeois, nourri au XXIe siècle par la décomposition sociale globale dans un capitalisme en crise. Partout dans le monde – jusque dans les endroits les plus éloignés du Moyen-Orient ‒ un inconscient collectif antisémite persiste, identifiant Israël au capital mondial. Dans cette vision démente, l’existence d’Israël est perçue comme un scandale absolu : une menace criminelle pour la paix mondiale, voire pour l’humanité entière, et un foyer d’intrigues et de complots.
À travers une exploration à différentes échelles et époques historiques des processus de production d’idéologies, les essais rassemblés dans ce recueil cherchent ainsi à inscrire le conflit Israël/Palestine dans un contexte plus large, souvent éludé : celui de l’accélération de la crise globale et de l’effondrement systémique, liés aux limites économiques et politiques de la société de la marchandise, de la valeur et du capital.
Le Péril antisémite
Antisémitisme structurel dans la modernité capitaliste
Marcos Barreira, Mattew Bolton, Detlev Claussen, Daniel Feldmann, Ernst Lohoff, Jordi Maiso, Moishe Postone, Robert Kurz, Samuel Salzborn, Karin Stögner, Lars Rensmann, José A. Zamora
Parution le 13 juin 2025
Traduit de l’allemand, de l’anglais, de l’espagnol et du portugais
Comment expliquer qu’à peine trois quarts de siècle après la Shoah, la menace antisémite resurgisse avec une intensité renouvelée, à la fois simplifiée dans son expression et plus pernicieuse que jamais, notamment en raison de la rapidité de sa propagation ? L’antisémitisme demeure profondément enraciné dans les sociétés modernes, une réalité qui se manifeste non seulement en Europe et en Amérique, mais également dans le monde arabe et dans certains pays d’Asie, où les taux d’antisémitisme figurent parmi les plus élevés au monde. Cette résurgence s’accompagne d’une polarisation des discours. À gauche, une certaine frange minimise l’antisémitisme, le réduisant à un « non-sujet », tandis qu’à droite, on promeut la thèse du « nouvel antisémitisme », attribué exclusivement aux populations musulmanes et à la gauche elle-même. Ces deux positions traduisent une même incapacité à reconnaître l’antisémitisme comme un phénomène structurel des sociétés capitalistes modernes exigeant une compréhension radicalement renouvelée.
Les auteurs et autrices réunis dans cette première anthologie en langue française consacrée à la Théorie critique de l’antisémitisme examinent la dimension structurelle de l’antisémitisme moderne, en invitant à éclairer cette forme de haine à travers les logiques de socialisation propres à la société capitaliste. En révélant le lien constitutif, longtemps oblitéré, entre l’antisémitisme moderne et le fétichisme de la marchandise, cet ouvrage expose avec une clarté saisissante comment ce dernier se transpose en formes de fausse conscience, scindant certains aspects du système capitaliste pour personnifier les formes abstraites de la domination capitaliste. Ces personnifications deviennent alors l’objet d’une critique inévitablement insuffisante et pernicieuse du capitalisme, servant de socle à des formes de rébellion conformiste et, dans le contexte spécifique de la modernisation allemande, à une politique d’anéantissement de masse.
Ce recueil rassemble des essais fondateurs dans le domaine des études sur l’antisémitisme et adopte une approche résolument pluridisciplinaire. Composé de deux parties intitulées « Antisémitisme et capitalisme » et « Shoah et Théorie critique », il conjugue l’analyse des idéologies, la critique marxienne de l’économie politique, la psychanalyse, ainsi que les sciences sociales et historiques, pour explorer les imbrications complexes de l’antisémitisme avec le sexisme, le racisme, le complotisme et l’antisionisme. L’ouvrage invite à interroger la genèse des configurations historiques de l’antisémitisme, tant avant qu’après la Shoah, jusqu’à ses manifestations postmodernes. Il examine en détail la portée historique de l’extermination des Juifs d’Europe au XXe siècle, les relations entre les diverses interprétations de la Shoah et les compréhensions historiques de l’antisémitisme, ainsi que l’« économie politique de l’antisémitisme », sa persistance dans le monde. En outre, le recueil propose une critique approfondie de la thèse d’Hannah Arendt sur la « banalité du mal », analyse la question de l’antisémitisme chez Marx et explore le concept d’antisémitisme structurel, en en discutant les potentialités et les limites.
Homo Sacer et les « Tziganes »
L’antitsiganisme – Réflexions sur une variante essentielle et donc « oubliée » du racisme moderne
Roswitha Scholz
Parution le 25 juin 2025
Traduit de l’allemand par Cécile Fasel et Benjamin Martin
Ce livre dévoile sans concession la véritable nature de l’antitziganisme : une variante spécifique et sournoisement ancrée du racisme dans le capitalisme. Les « Tziganes » sont souvent perçus comme des menteurs, des tricheurs et des voleurs. Leur existence est considérée comme étant en dehors de la loi. C’est précisément pour cette raison qu’ils ont été criminalisés et fichés comme aucune autre population. En opposition à l’individu discipliné propre à la culture dominante sous le capitalisme, les Tsiganes sont aussi représentés comme « sauvages et libres », fantasmés comme opposés au monde du travail et à la domestication qu’il opère des corps et des esprits. Pourtant, ils ne vivent pas sur une île lointaine comme Tahiti ou ailleurs, hors de portée des regards ; ils sont « parmi nous » depuis des siècles, intégrés depuis toujours aux sociétés dites du « centre ». La thèse centrale que l’autrice développe dans cet essai repose sur l’idée que la perception du Tzigane, éternel outsider des lois du capitalisme, incarne en creux la matrice inavouée de ce système. L’exclusion et l’idéalisation romantique ne seraient que les deux faces d’une même médaille raciste. Selon Scholz, le « Tzigane » joue également le rôle d’avertissement vivant : voilà ce qui attend quiconque, au sein de la culture dominante, ose dévier des normes implacables imposées par la société du travail. « Le mépris envers le Tzigane traduit une véritable panique face à la possibilité d’une chute dans l’échelle sociale, un état d’esprit omniprésent et fondamental au capitalisme », affirme l’autrice. Le Tzigane, c’est l’Homo sacer par excellence : ce paria moderne, éjecté de la loi, dont l’élimination peut être exécutée avec une froideur impunie. Cette invisibilisation se manifeste également sur un plan symbolique. L’antitziganisme, longtemps ignoré, reste à peine mentionné, même dans les études les plus spécialisées sur le racisme. Il a fallu des décennies pour que l’extermination massive des Sinti et des Roms sous le nazisme soit reconnue et réellement débattue. Une indifférence qui en dit long sur les hiérarchies silencieuses du mépris.
Alors que la première partie se penche sur la dimension historique de l’antitsiganisme, la seconde partie se concentre sur le lien entre l’antitsiganisme et la socialisation moderne, que Roswitha Scholz établit à travers les théories de Giorgio Agamben et de Robert Kurz.
L’autrice
Roswitha Scholz Ex-membre de la revue allemande Krisis, Scholz participe depuis 2004 avec Robert Kurz, Claus Peter Ortlieb, Herbert Böttcher et d’autres à la revue Exit !. Ses réflexions portent sur la domination patriarcale et s’inscrivent dans le courant de pensée de la Critique de la valeur-dissociation dont elle est une des principales théoriciennes. Elle est notamment l’autrice de : Forme sociale et totalité concrète (Crise & Critique, 2024), Le Sexe du capitalisme (Crise & Critique, 2019), Simone de Beauvoir aujourd’hui (Le Bord de l’eau, 2014).