Abonnement pour 4 ouvrages de Crise & Critique à paraître au 1er semestre 2024 : Kurz, Scholz, Bredlow, Aumercier, Grohmann et Baschet

$72.80

ABONNEMENT DE SOUTIEN POUR 4 DES OUVRAGES A PARAÎTRE AUX ÉDITIONS CRISE & CRITIQUE   au 1er semestre 2024

Pour 4 et non 5 des prochaines parutions entre janvier-juillet 2024

Les Éditions Crise & Critique vous proposent de vous abonner à tout ou partie de ses 4 prochaines parutions pour la somme de 65  euros. Vous recevrez ces ouvrages en avant-première de leur sortie en librairie.

Pour l’étranger (tous continents), les tarifs sont identiques (les frais de port sont compris).

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65 euros pour 4 ouvrages au choix (frais de port compris)

Pour un abonnement à 4 ouvrages vous devez en parallèle à la validation de votre commande, nous écrire un mail à l’adresse contact@editions-crise-et-critique.fr : en nous indiquant votre nom, votre numéro de commande et les 4 ouvrages que vous avez choisis. 

L’abonnement peut comprendre au choix 4 de ces ouvrages :

  • Robert Kurz & Roswitha Scholz | Quand la démocratie dévore ses enfants. Remarques sur le nouvel extrémisme de droite
    Parution : 9 février 2024
  • Roswitha Scholz | Forme sociale et totalité concrète. Sur l’urgence d’un réalisme dialectique
    Parution : février 2024
  • Sandrine Aumercier et Frank Grohmann | Quel sujet pour la théorie critique ? Aiguiser Marx et Freud l’un par l’autre
    Parution : avril 2024
  • Luis Andrès Bredlow | Essais d’hérésie
    Parution : mars 2024
  • Jérôme Baschet | Quand commence le capitalisme ? Sur la transition de la société féodo-ecclésiale au monde de l’Économie
    Parution : avril 2024

 

Robert Kurz & Roswitha Scholz : Quand la démocratie dévore ses enfants. Remarques sur le nouvel extrémisme de droite

Postface de Roswitha Scholz

Collection Au cœur des ténèbres

Traduit de l’allemand par Frédéric Point

Parution le 9 février 2024

Le sol de la démocratie victorieuse liée à l’économie de marché se révèle être un morne désert, et c’est sur ce sol même que le nouvel extrémisme de droite se développe. Le « moi » démocratique de l’individu abstrait du monde de la marchandise fait l’expérience dramatique de sa « nullité » face aux critères aveugles du système producteur de marchandises, qui démentent ce « moi » au moment même où la liberté, avec la chute de l’URSS, semble remporter sa dernière et plus grande victoire. En réalité, la liberté démocratique se révèle être un vide aussi complet que vorace. Comme Saturne, le totalitarisme démocratique de l’économie de marché dévore ses propres enfants. La logique de domination interne du système de marché démocratique s’extériorise de manière répressive et elle ne génère tout d’abord pas, en réaction, une nouvelle critique émancipatrice, mais un écho meurtrier d’elle-même. En cela, la démocratie et l’extrémisme de droite vont ensemble comme des jumeaux siamois, liés intérieurement par la circulation sanguine du processus de valorisation abstrait et de ses contraintes muettes. Au crépuscule du processus de modernisation, chaque démocratie engendre, par une loi logique, le nouvel extrémisme de droite dans une variation quelconque, comme réaction immanente. Le masque hypocrite de la libéralité invite à frapper à trois reprises ; mais c’est le poing de la même étrange entité fétiche, qui frappe dans une folie aveugle. Dès le milieu des années 1990, en écho vingt ans plus tôt à la célèbre conférence de Theodor W. Adorno sur le « nouvel extrémisme de droite », Robert Kurz dresse dans un essai tout aussi fulgurant, féroce que prémonitoire, l’horizon d’attente de la société mondiale en crise désormais sous nos yeux : la poussée d’une nouvelle extrême-droite mondiale et ses idéologies de crise, la généralisation d’un état d’exception permanent et la multiplication des régimes tant autoritaires, illibéraux que d’administration du désastre.

Robert Kurz (1943-2012), est l’un des principaux théoriciens, de la « critique de la valeur », un courant international élaborant une critique radicale du capitalisme fondée sur une relecture novatrice de Marx, à contre-courant du marxisme traditionnel. Parmi ses ouvrages traduits : L’Effondrement de la modernisation (Crise & Critique, 2021), Raison sanglante (Crise & Critique, 2021), Vies et mort du capitalisme (Lignes, 2011), Lire Marx (Les Balustres, 2012), Impérialisme d’exclusion et état d’exception (Divergences, 2018), La substance du capital (L’Échappée, 2019), L’industrie culturelle au XXIe siècle. De l’actualité du concept d’Adorno et Horkheimer.

 Roswitha Scholz. Ex-membre de la revue allemande Krisis, Roswitha Scholz participe depuis 2004 avec Robert Kurz, Claus Peter Ortlieb, Herbert Böttcher et d’autres à la revue Exit !. Ses réflexions portent sur la domination patriarcale et s’inscrivent dans le courant de pensée de la Critique de la valeur-dissociation dont elle est une des principales théoriciennes. Elle est notamment l’auteur de Le Sexe du capitalisme.  (Crise & Critique, 2019) ou Simone de Beauvoir aujourd’hui (Le Bord de l’eau, 2014).

Roswitha Scholz : Forme sociale et totalité concrète. Sur l’urgence d’un réalisme dialectique aujourd’hui

Traduit de l’allemand par Matthieu Galtier

Collection Au Cœur des ténèbres

 Parution le 23 février 2024

Dans Forme sociale et totalité concrète, la théoricienne féministe Roswitha Scholz s’intéresse à une définition épistémologique et dialectique de la théorie de la valeur-dissociation, et ce précisément non pas dans le sens d’une « méthode » abstraite et extérieure selon la compréhension scientifique courante, mais comme unité de la critique de la connaissance et de la société. En opposition à une conception déductive, une simple « logique de dérivation » de la totalité à partir de la socialisation des individus par la valeur, telle qu’on la trouvait largement partagée dans la Critique de la valeur depuis les années 1980, on se réfère à une compréhension de la « totalité concrète », telle qu’elle joue un rôle non négligeable de diverses manières chez les « précurseurs » et les classiques d’une pensée Critique de la valeur, de Georg Lukács à Moishe Postone, en passant par Theodor W. Adorno. La « forme » au cœur des sociétés capitalistes-patriarcales modernes ne se révèle que dans son déploiement historique et ne pourrait pas non plus être une détermination générale sans cela. Il s’agit d’une « totalité de l’empirie » qui ne se fond pas dans le concept abstrait de valeur ou de capital. Les niveaux d’analyse concrets et empiriques ne peuvent donc pas être subordonnés hiérarchiquement au concept, mais ils ne peuvent pas non plus lui être opposés. Dans ce sens, il faut également critiquer les approches qui versent dans la « fausse immédiateté », qu’elles soient centrées sur la positivisation fleurie de la « vie quotidienne » (John Holloway), sur les philosophies existentialistes de la vie (Michael Hardt et Antonio Negri), ou a contrario, celles théologico-universalistes (Alain Badiou) ou encore le « politicisme » (Frigga Haug et Silvia Federici). Au lieu de cela, il s’agit, face aux limites du capitalisme, de retrouver la dialectique qui a disparu des discours de gauche. La dialectique, longtemps disparue des discours, doit être redécouverte dans le sens d’un « réalisme dialectique ».

Roswitha Scholz. Ex-membre de la revue allemande Krisis, Roswitha Scholz participe depuis 2004 avec Robert Kurz, Claus Peter Ortlieb, Herbert Böttcher et d’autres à la revue Exit !. Ses réflexions portent sur la domination patriarcale et s’inscrivent dans le courant de pensée de la Critique de la valeur-dissociation dont elle est une des principales théoriciennes. Elle est notamment l’auteur de Le Sexe du capitalisme.  (Crise & Critique, 2019) ou Simone de Beauvoir aujourd’hui (Le Bord de l’eau, 2014).

Luis Andrés Bredlow : Essais d’hérésie

Collection Sortir de l’économie

Parution le 8 mars 2024

Nombreux sont ceux qui proclament de nos jours la fin des idéologies et la perte de la foi et des idéaux. À rebours d’un tel constat, estimant qu’il ne s’est opéré qu’un changement minime des formes de rituels de sacrifice et des noms des idoles ou des idéaux, Luis Andrés Bredlow se livre à un exercice d’hérésie afin de mettre au grand jour le cœur du désordre dominant actuel. Dans ces dix « essais d’hérésie », il entreprend une analyse et une dénonciation des divers fétiches qui ont succédé au Dieu monothéiste dans notre monde : l’État et l’argent, le travail et le marché, le progrès et le futur, par la voie plutôt indirecte de l’attaque contre quelques-unes de leurs manifestations les plus immédiatement palpables et fâcheuses : la barbarie urbanistique ; la manie de tout réformer et restructurer en permanence ; la substitution de l’air par son succédané chimique ; la confusion entre le service public et les prestations personnalisées des bureaucraties étatiques ; le fléau du tourisme (qui est le contraire du voyage) ; la condamnation des études à se convertir en une sorte de simulacre du travail à l’usine ; les trafics de substances mortifères et le commerce fondé sur leur prohibition ; le culte démentiel voué à la grande vitesse ; la superstition de la majorité qui prend le nom aujourd’hui de démocratie ; l’assimilation des traditions populaires vivantes au spectacle des identités culturelles.

Conjuguant sobriété et profondeur, humour et intransigeance, les Essais d’hérésie mettent à nu la nature essentiellement théologique du système économique et ouvrent de nombreuses pistes pour s’affronter à ses manifestations les plus destructrices faisant ainsi écho aux luttes sociales, environnementales et politiques actuelles.

Luis Andrés Bredlow (1958-2017) a enseigné l’histoire de la philosophie à l’université de Barcelone. Poète, traducteur, essayiste, philosophe, spécialiste de Parménide, il a contribué aux revues barcelonaises Archipiélago, Mania et Etcétera, dans lesquelles il a publié de nombreux articles de critique sociale ainsi que des traductions de textes de la critique de la valeur. On lui doit, entre autres choses, une traduction du passage sur « Le caractère fétiche de la marchandise et son secret » du Capital de Marx (introduite par Anselm Jappe), une édition des Écrits mineurs de Max Stirner, des traductions commentées des œuvres de Gorgias et de Diogène Laërce, une introduction à la philosophie de Platon et à celle de Kant, ainsi qu’une édition critique du Poème de Parménide en collaboration avec Agustín García Calvo.

Sandrine Aumercier & Frank Grohmann : Quel sujet pour la théorie critique ? Aiguiser Marx et Freud l’un par l’autre

Collection Palim Psao

Parution le 5 avril 2024

L´hypothèse freudienne de l´inconscient est inséparable d´une critique du sujet, de même que l´analyse marxienne des catégories de l´économie politique constitue une critique des rapports sociaux objectifs du capitalisme. Les recherches encyclopédiques de Marx dans tous les domaines scientifiques de son temps, tout comme les incursions inlassables de Freud dans les disciplines limitrophes – et notamment la théorie de la culture – démontrent qu´aucun des deux n´ignorait les limites de leur démarche respective. Ils étaient au contraire réceptifs au fait que leur méthode appelait nécessairement un prolongement au-delà d´elle-même, dont cependant aucun des deux n´a pu tirer toutes les conséquences.

Les deux critiques ont ceci en commun de retourner à la matérialité de la vie psychique comme de la vie sociale, l´une par le détour des formations de l´inconscient,  l´autre par les conséquences sociales de la réduction de la vie humaine à une simple annexe du mouvement autonomisé de la valeur dans le dos du porteur de fonction. Le problème de la conscience se dégage dans les deux cas comme le véritable scandale.

Ce point commun ne se laisse pas synthétiser en une seule théorie qui enjamberait le fossé méthodologique de leur point de départ. Comment donc médiatiser les deux approches ? Sont-elles condamnées à se renvoyer sans arrêt la balle et reconduire ainsi la séparation sujet-objet aporétique qui est à leur principe ?

Malgré la prétention d´un demi-siècle de freudo-marxisme à synthétiser Marx et Freud en une seule et même théorie sociale, la question de la médiation reste entière, tant il est vrai que la méthode psychanalytique traite de processus singuliers et la critique de l´économie politique de processus socio-historiques qui ne se laissent pas réduire l´un à l´autre. Les ponts qu´on a essayé de construire par-dessus le fossé n´ont pas manqué de tronquer l´une ou l´autre des deux approches pour les rendre plus « compatibles », souvent au prix de leur rigueur interne. La question de leur médiation exige au contraire à ne rien céder sur leur radicalité respective.

La double tendance réductrice à psychologiser le sujet de l´inconscient, d´une part, et à sociologiser les catégories du capitalisme, d´autre part, se condamne à patauger dans la phénoménologie empirique du symptôme psychopathologique comme de la crise fondamentale du capitalisme. De ce fait elle ne fait que nourrir l´ensemble des « solutions » ad hoc adaptatives, réformistes, fragmentaires et finalement vaines que la société capitaliste excelle à produire. En rester à ce niveau d´analyse barre ainsi l´accès à une articulation plus rigoureuse du problème de la médiation. Il s´agit plutôt d´approfondir les rapports entre sujet divisé, forme-sujet et forme sociale en remontant à la constitution historique et sans faire l´impasse sur le caractère réel et opératoire des séparations modernes.

Les textes réunis dans ce volume sont des tentatives de poser à nouveaux frais le problème irrésolu des dualismes sujet-objet et individu-société, ainsi que les impasses qui en découlent. Il s´agit de rapprocher – sans les confondre – une approche catégorielle du marxisme d´une approche catégorielle de la psychanalyse.

Sandrine Aumercier a étudié la philosophie et la psychologie à Paris. Elle pratique la psychanalyse à Berlin, a cofondé la revue allemand Junktim, le blog Grundrisse : Psychanalyse et capitalisme et participe aussi à la revue française Jaggernaut. Son dernier livre paru chez Crise & Critique s’intitule Le Mur énergétique du capital.

Frank Grohmann a étudié la germanistique et travaillé dans le Verein für psychoanalytische Sozialarbeit avec des enfants autistes. Il pratique la psychanalyse à Berlin, a cofondé la revue allemand Junktim, le blog Grundrisse : Psychanalyse et capitalisme et participe également à la revue française Jaggernaut. Son dernier livre paru s’intitule Die Eigenart der Psychoanalyse (Psychosozial-Verlag, 2020).

Jérôme Baschet : Quand commence le capitalisme ? Sur la transition de la société féodo-ecclésiale au monde de l’Economie

Collection Au cœur des ténèbres

225 pages

Parution le 19 avril 2024

Objet d’intenses débats jusque dans les années 1970, la transition du féodalisme au capitalisme a paru sombrer dans l’oubli au cours des décennies suivantes. Néanmoins, depuis les années 2000, la question semble faire retour, selon des modalités en partie différentes et avec une insistance particulière sur le lien entre les origines du capitalisme et la domination coloniale imposée par l’Occident au reste du monde.

La question est si ample qu’on ne prétendra aucunement proposer un modèle historique et/ou théorique de la transition. Bien au contraire, on cherchera plutôt à prendre la mesure de tout ce qui nous en sépare. En effet, on ne voit guère que se déploient des efforts collectifs d’élaboration à la hauteur de l’enjeu, alors même qu’il s’agit de l’une des conditions de la compréhension du monde dans lequel nous vivons – et peut-être aussi de la saisie des possibles qui permettraient d’en sortir. En discutant les « modèles de la transition » et des auteurs et historiens du capitalisme aussi divers qu’Immanuel Wallerstein, Silvia Federici, Robert Brenner, Guy Bois, Henri Pirenne, Ellen Meiksins Wood, Jason Moore, Kenneth Pomeranz ou Alain Bihr, on constatera l’ampleur des divergences et des désaccords. Ainsi, il n’existe aucun consensus quant à la chronologie de la formation du capitalisme, quant à la nature des facteurs impliqués, il n’existe de plus aucun accord sur la définition même du capitalisme et, par conséquent, sur les traits distinctifs dont il s’agit de repérer l’émergence.

Sur les trois questions ainsi considérées – quand ? comment ? quoi ? –, ce qui suit n’a pas d’autre ambition que de tenter de clarifier les termes des débats à mener. Commencer à poser un peu moins mal les questions à affronter serait déjà un motif de satisfaction. L’ouvrage de Jérôme Baschet constitue une pierre majeure pour l’historiographie du capitalisme et les débats qu’elle a suscités durant les cinquante dernières années.

Jérôme Baschet est historien et médiéviste. Après avoir longtemps enseigné à l’EHESS, il enseigne maintenant à l’Universidad Autónoma de Chiapas, à San Cristóbal de Las Casas (Mexique). Au Mexique, Baschet s’intéresse à l’expérience zapatiste dans ses enjeux politiques et les formes d’organisation alternatives (auto-gouvernement) qu’il expérimente et encourage. Il est notamment l’auteur de nombreux ouvrages et essais comme La Civilisation féodale (Flammarion, 2018), Basculements. Mondes émergents, possibles désirables (La Découverte, 2021), Une juste colère. Interrompre la destruction du monde (Divergences, 2019), Défaire la tyrannie du présent. Temporalités émergentes et futurs inédits (La Découverte, 2018), Corps et âmes. Une histoire de la personne au Moyen Âge (Flammarion, 2016), Adieux au capitalisme. Autonomie, société du bien vivre et multiplicité des mondes (La Découverte, 2014).