Abonnement pour les 4 parutions du second semestre 2024 : Moishe Postone, Benoît Bohy-Bunel, Commune antinationaliste de Zamora, Ernst Lohoff et Norbert Trenkle

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Abonnement de soutien 2nd semestre 2024 aux Éditions Crise & Critique

Les Éditions Crise & Critique vous proposent de vous abonner à tout ou partie de ses 4 prochaines parutions du second semestre 2024 (frais de port compris). Vous recevrez ces ouvrages en avant-première de leur sortie en librairie.

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75euros pour les 4 ouvrages (frais de port compris) ou en fonction du choix des livres (voir coupon page suivante)

L’abonnement peut comprendre au choix 1 à 4 de ces ouvrages

  • Parution 6 septembre 2024 :

Commune antinationaliste de Zamora, Communiqué urgent contre le gaspillage

  •  Parution 11 octobre 2024 :

Ernst Lohoff et Norbert Trenkle, La Grande dévalorisation. Pourquoi la spéculation et la dette de l’Etat ne sont pas les causes de la crise (avec une postface inédite signée de Ernst Lohoff

  •  Parution 8 novembre 2024 :

Benoît Bohy-Bunel, Le Regard de la méduse

  • Parution 22 novembre 2024 :

Moishe Postone, La Société comme moulin de discipline. Théories critiques et transformations historiques du capitalisme

 Présentations

Commune anti-nationaliste de Zamora

Communiqué urgent contre le gaspillage

Collection Sortir de l’Economie

Traduit de l’espagnol par Manuel Martinez

Parution le 6 septembre

Nombreux sont ceux qui ont dénoncé et analysé, avant et après, les nouvelles formes de misères propres à la société du « bien-être » ; très peu, presque personne, ne l’a fait avec une clairvoyance et une précision aussi pénétrante que celle de la Commune Antinationaliste de Zamora. La Commune réussit, pour commencer, à diriger sa dénonciation, non pas contre la « consommation » – notion parmi les plus ambiguës et confuses qui soient –, mais contre le gaspillage, entendu comme dépense et élimination des choses sans aucun profit ni aucune jouissance. Elle observa que les « besoins » des acheteurs (créés par les entreprises fabricantes elles-mêmes), l’« égoïsme » bourgeois, et même les bénéfices des entreprises, n’étaient plus que des prétextes pour l’opération de destruction continue en laquelle la nouvelle économie consiste ; elle comprit que la conversion du monde en une interminable décharge n’était, en fin de compte, que la réalité visible de la réduction de toutes les choses en argent, c’est-à-dire en pure abstraction.

La Commune Antinationaliste de Zamora fut un cercle vague de gens plutôt jeunes qui se réunissaient, dès les derniers mois de 1969, dans des bistrots parisiennes autour d’Agustín García Calvo. Ces gens venaient des terres d’Espagne (seuls quelques-uns de Zamora); certains avaient fui la police et les prisons de la dictature, après avoir pris part aux actions de protestation des acrates de Madrid.

Agustín García Calvo (1926-2012) était un philologue, linguiste, poète, dramaturge et essayiste espagnol, maîtr6e de plusieurs générations d’incrédules et de rebelles. Professeur de philologie latine à l’université de Madrid, destitué en 1965 en raison de son appui au soulèvement étudiant, il vécut exilé à Paris de 1969 à 1976. De retour à Madrid après la mort du dictateur, il resta fidèle jusqu’à la fin à l’esprit rebelle des années 60, qu’il maintint dans une infatigable activité de conférencier et d’écrivain.

Ernst Lohoff & Norbert Trenkle

La Grande dévalorisation

Pourquoi la spéculation et la dette de l’Etat ne sont pas les causes de la crise

Traduit de l’allemand par Paul Braun et Vincent Roulet Collection Palim Psao

Parution le 11 octobre 2024

Qui porte la responsabilité de l’inflation globale et de la crise économique persistante qui maintient le monde entier en haleine depuis 2008 ? Les « banquiers cupides » de la finance ou les États endettés jusqu’au cou ? Pour Ernst Lohoff et Norbert Trenkle, aucune de ces réponses n’est satisfaisante, la cause est bien plus profonde. L’énorme gonflement des marchés financiers des quatre dernières décennies est une conséquence de la crise structurelle du capitalisme, dont l’origine remonte aux années 1970. La Troisième Révolution industrielle entraîne une éviction accélérée de la force de travail créatrice de profits hors de la production, sapant les bases de la valorisation du capital au sein de « l’économie réelle ». La crise structurelle du capitalisme n’a pu être ajournée qu’en ayant massivement recours, à travers le crédit et la spéculation, à la capture anticipée de valeur future. Le concept de « capital fictif » est ici fondamental. Après la crise de 2008 et celle faisant suite à la crise du Covid-19, l’effondrement n’a pu être empêché que par l’intervention massive des États et des banques centrales.

L’analyse originale de la crise et de l’histoire du capitalisme depuis le XIXe siècle développée ici se fonde sur une lecture de la théorie marxienne qui s’oppose à l’actuelle « renaissance de Marx », la Critique de la valeur dont l’ouvrage constitue une utile introduction. Ici, Marx n’est pas le simple théoricien de la lutte des classes, mais celui qui développa la critique radicale d’une société fondée sur la production de marchandises et appelée à buter sur ses propres contradictions. Les auteurs renouent avec cette pensée en l’étayant de façon détaillée. Il en résulte une analyse de la crise qui s’oppose à tout ce qui s’échange actuellement sur le marché des idées.

Avec une postface inédite de Ernst Lohoff pour la deuxième édition 2024 

Ernst Lohoff (1960-) et Norbert Trenkle (1959-) sont rédacteurs en Allemagne de la revue Krisis-Beiträge zur Kritik der Warengesellschaft (Krisis – Contributions à la critique des sociétés productrices de marchandises) connue pour la parution du Manifeste contre le travail en 1999. Après des études de sociologie et de sciences économiques, ils travaillent comme auteurs indépendants à Nuremberg et ont fait paraître de nombreux essais renouvelant la critique marxienne de l’économie politique. 

Benoît Bohy-Bunel 

Le Regard de la méduse

Réification et sujet moderne dans le capitalisme

Collection Palim Psao 

Parution le 8 novembre 2024

À l’ère d’une crise majeure et multidimensionnelle des sociétés modernes, on ne peut plus refuser de nommer les choses qui nous écrasent. Le mot « capitalisme » souvent mal compris doit être urgemment analysé à nouveaux frais, afin de connaître et de combattre ce qui nous arrive.

Benoît Bohy-Bunel propose avec pédagogie et méthode une reconstruction de la critique marxienne du capitalisme, et expose ses implications contemporaines pour le xxie siècle. Il s’agira d’examiner ce qui se trouve au cœur de la société contemporaine, le fétichisme de la marchandise, et d’en faire la critique, ce qui induit la nécessité d’une dénaturalisation des catégories de base du capitalisme, vers le dépassement d’une société fondée sur une richesse abstraite.

Pour saisir la manière dont la valeur opère comme totalité brisée, il s’agit également d’examiner les structures de l’implication concrète des individus qui doivent se conformer à des comportements afin qu’ils soient reconnus comme « sujets ». Cela engage une réflexion sur la forme du sujet moderne, l’humanisme des Lumières, et le formalisme des sciences modernes. Cela implique aussi l’analyse d’une domination multidimensionnelle. Le sujet de la valeur, qui est un sujet masculin, occidental, blanc et valide, expulse hors de lui, à titre de « non-culture », tout ce qui n’est pas lui. Racisme, patriarcat, validisme et anthropocentrisme, induits par la forme-sujet excluante, sont indissociables du procès capitaliste. L’auteur tente de penser de façon catégorielle ces diverses manifestations du totalitarisme de la valeur. 

Benoît Bohy-Bunel est professeur de philosophie. Il est l’auteur de plusieurs essais : Symptômes contemporains du capitalisme spectaculaire (L’Harmattan, 2019), Contre Lordon. Anticapitalisme tronqué et spinozisme dans l’œuvre de Frédéric Lordon (Crise & Critique, 2021), Approche matérialiste de la critique de la raison pure (L’harmattan, 2022), Une critique anticapitaliste de la collapsologie (L’Harmattan, 2023). 

Moishe Postone

 La société comme moulin de discipline

Les théories critiques à l’épreuve des transformations historiques du capitalisme

Collection Palim Psao

Parution le 22 novembre 2024

Les décennies récentes ont été marquées par des bouleversements profonds et saisissants. La chute du système soviétique, l’avènement du néolibéralisme, la crise mondiale et l’effondrement écologique ont ébranlé l’illusion d’une « Fin de l’Histoire » et ont mis en lumière l’urgence de comprendre la dynamique de la modernité et ses transformations mondiales.

Dans cet ouvrage, l’historien Moishe Postone (1942-2018), connu tant pour sa contribution à la théorie de l’antisémitisme moderne que pour sa réinterprétation de la pensée de Marx, offre une analyse incisive de ces mutations. L’auteur démontre que le capitalisme et sa compulsion de la productivité se trouve au cœur de ces transformations. Ce moteur vorace, toujours avide d’expansion et de profit, transforme chaque minute en une course contre la montre et consume chaque effort dans le désir insatiable de produire et consommer toujours plus, toujours plus vite.

De la période du libéralisme du XIXe siècle au fordisme du XXe siècle, jusqu’au néolibéralisme contemporain, l’auteur explore les différentes phases historiques du capitalisme. Il montre que ces phases de la modernité comme les crises économiques et les mutations politiques qui l’accompagnent, ne sont pas de simples phénomènes extérieurs ou contingents, mais plutôt des manifestations de cette dynamique interne du système capitaliste lui-même, qui tente de résoudre ses contradictions en altérant les formes spécifiques de l’organisation sociale du travail et du temps. Cette dynamique comparable aux moulins disciplinaires des prisons de l’ère victorienne, où  les prisonniers actionnaient manuellement les roues, engendre et perpétue des structures sociales aliénantes et contraignantes. Elle constitue une société disciplinaire d’un nouvel ordre, où les structures de l’action ne sont pas seulement externes, mais se trouvent être intériorisées par les individus eux-mêmes, les forçant à se conformer à ses normes et à ses impératifs.

À travers une analyse éclairante, l’auteur, spécialiste de l’histoire intellectuelle et des grands paradigmes sociologiques, nous invite à explorer la manière dont le champ intellectuel a saisi les profondes transformations structurelles des XXe et XXIe siècles. En examinant minutieusement les contributions des fondateurs de l’École de Francfort ainsi que des figures éminentes du champ philosophique telles que Jürgen Habermas, Jacques Derrida, Nancy Fraser, et des voix influentes du champ marxiste et de la théorie post-industrielle, telles que Giovanni Arrighi, Robert Brenner et David Harvey, Postone les met en dialogue et les confronte, jusque dans leurs limites et impensés, quant à la dynamique véritable du capitalisme. Pour mieux saisir enfin les dernières mutations qui nous préoccupent, l’auteur offre également une analyse perspicace de la crise économique mondiale qui a surgie en 2008. Il explore comment les crises économiques ne sont pas simplement des anomalies temporaires, mais des manifestations structurelles du capitalisme lui-même.

Une lecture incontournable pour quiconque souhaite comprendre les rouages complexes du capitalisme moderne, saisir l’histoire des pensées critiques qui ont cherché à le saisir et envisager des perspectives alternatives pour un avenir plus juste et équitable.

L’auteur

Né au Canada, Moishe Postone (1942-2018) était professeur d’histoire et d’études juives à l’université de Chicago. Il a entrepris depuis le milieu des années 1970 la reconstruction d’une théorie critique adaptée au monde actuel.

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