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Présentation de l’ouvrage « Le mur énergétique du capital » de Sandrine Aumercier et de la revue Jaggernaut n°4 « Tout brûle déjà » à la librairie Publico, Paris
18/03/2022 @ 19:00 – 21:00
Rencontre-Débat autour de l’ouvrage « Le mur énergétique du capital » et « Jaggernaut n°4 / Tout brûle déjà », le vendredi 18 mars à 19h, à la librairie Publico, Paris.
Rencontre animée par Sandrine Aumercier, Anselm Jappe et Frederico Lyra contributeurs de la revue
« Le mur énergétique du capital »
À l’heure de la crise écologique, le dogme révolutionnaire de la « réappropriation des moyens de production » ne peut plus être affirmé innocemment. Moteur humain, moteur mécanique : ce sont là les bases de l’invention capitaliste du « travail ». La croyance en la substituabilité indéfinie d’une dépense d’énergie abstraite nourrit le développement technologique et entretient une relation ambivalente avec la thermodynamique. Une conception substantialiste de la valeur, telle que développée par Karl Marx et relue par Robert Kurz, permet de réinscrire le paradigme énergétique à l’intérieur de la forme sociale capitaliste et d’en expliciter la dynamique propre. Le rapport de composition organique du capital articule en effet étroitement le « travail mort » des machines et le « travail vivant » des humains. La crise énergétique et ses retombées écologiques constituent en ce sens le mur externe du métabolisme capitaliste, l’autre mur étant la création d’une humanité superflue.
L’abolition du travail abstrait ne pourrait donc que signifier la fin des technologies qui sont la « matérialisation adéquate » du capitalisme. Seule une exigence d’émancipation portée jusqu’à cette pointe pourrait à la fois cesser de consumer sans limites le monde matériel et offrir les bases sociales d’une réinvention des techniques et des activités libérées de la compulsion de valorisation.
L’autrice Sandrine Aumercier a étudié la philosophie et la psychologie à Paris. Elle est psychanalyste à Berlin, membre de la Psychoanalytische Bibliothek Berlin et participe à la revue française Jaggernaut. Ses recherches portent notamment sur l’histoire de la psychanalyse, la psychologie collective, la technologie et la critique de la valeur-dissociation.
Jaggernaut n°4 / « Tout brûle déjà »
Le mode de production capitaliste est largement la tâche aveugle du débat sur l’environnement. La crise écologique et l’épuisement des ressources naturelles ne sont pas des aspects accessoires du mode de production capitaliste et ne peuvent pas être évités en établissant un capitalisme plus « sage », modéré, vert, durable ou circulaire.
Il ne paraît pas possible aujourd’hui de comprendre la crise écologique, en tant qu’imbrication entre l’évolution technologique et le capitalisme, si l’on ne tient pas compte des contraintes pseudo-objectives qui dérivent de la valorisation de la valeur et qui poussent à consommer la matière concrète du monde pour satisfaire les exigences abstraites de la forme-marchande.
Le mode capitaliste de (re)production est basé sur une forme sociale abstraite de richesse – la survaleur -, qui est intrinsèquement autotélique, illimitée et, en tant que telle, entraîne une forme de croissance économique débridée nuisible à la biosphère.
À l’heure de la crise écologique, le dogme révolutionnaire de la « réappropriation des moyens de production » ne peut plus être affirmé innocemment. Moteur humain, moteur mécanique : ce sont là les bases de l’invention capitaliste du « travail ». La croyance en la substituabilité indéfinie d’une dépense d’énergie abstraite nourrit le développement technologique et entretient une relation ambivalente avec la thermodynamique. Une conception substantialiste de la valeur, telle que développée par Karl Marx et relue par Robert Kurz, permet de réinscrire le paradigme énergétique à l’intérieur de la forme sociale capitaliste et d’en expliciter la dynamique propre. Le rapport de composition organique du capital articule en effet étroitement le « travail mort » des machines et le « travail vivant » des humains. La crise énergétique et ses retombées écologiques constituent en ce sens le mur externe du métabolisme capitaliste, l’autre mur étant la création d’une humanité superflue.